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14.06.2006 / COMMERCE, SERVICES ET TECHNOLOGIES DE LA COMMUNICATION VINGT ET UNIEME RAPPORT ANNUEL

La stratégie de développement du secteur oléicole (transformation et exportation )

L'extrait de mission
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Le secteur oléicole pèse de manière significative dans l’économie nationale et contribue en particulier à la réalisation de l’équilibre de la balance des paiements. Une stratégie a été élaborée en 1998, visant principalement la valorisation du produit oléicole à travers la promotion des modes de production pour améliorer sa qualité et augmenter la valeur de ses exportations.

La Cour des Comptes a examiné l’an dernier, la stratégie de l’Etat concernant la phase de production des olives et le rôle de l’Office National de l’Huile dans son exécution. Son attention s’est portée cette année, sur les deux autres éléments de la stratégie relatifs à la transformation et l’exportation.

la transformation

Bien que les investissements réalisés dans le cadre de la stratégie aient permis d’augmenter le nombre d’huileries et d’améliorer les techniques et la capacité globale de production journalière, ils n’ont pas toujours atteint l’objectif de réduire la période de trituration qui a été de 180 jours en 2004 dans certains gouvernorats contre moins de 70 jours en 1999 - En effet, les créations ont concerné certains gouvernorats alors que, dans d’autres, la capacité est demeurée insuffisante pour transformer la production sur place, ce qui a donné lieu parfois à des triturations hors gouvernorat ayant atteint, au cours de l’année 2004, au moins 44 % de la production.

Par ailleurs, les investissements réalisés dans le cadre du programme de mise à niveau des unités de transformation, adopté dans le cadre de la stratégie de développement du secteur, n’ont pas dépassé 3% du montant prévu et n’ont concerné qu’un seul gouvernorat. Il a été constaté également que, contrairement à ce qui a été programmé, aucune unité de transformation n’a été équipée d’un laboratoire physico-chimique permettant de suivre minutieusement la qualité des huiles extraites et de déterminer leurs composantes selon leur nature et avant leur stockage. D’autre part, les unités de conditionnement n’ont pu être exploitées qu’à 7 % de leur capacité disponible.

Cette situation nécessite davantage de soutien aux activités de transformation et de conditionnement en général et dans les régions où le besoin se fait sentir, en particulier. Elle exige également une action de sensibilisation incitant les unités de transformation et de conditionnement à une meilleure adhésion au programme de mise à niveau afin de promouvoir la production de l’huile conditionnée et de garantir la qualité des huiles produites.

l’exportation

Malgré l’apport du secteur privé en matière de promotion des huiles d’olives exportées quantitativement et qualitativement, les exportations demeurent axées sur les huiles en vrac et la part des huiles conditionnées n’a pas dépassé 1,39 % du total des exportations. De plus, 80 % des huiles conditionnées sont destinées au marché local.

D’autre part, 90 % des quantités exportées ont été destinées à l’Espagne et à l’Italie qui a accaparé, à elle seule, 70 % de ces exportations. Cette situation devrait inciter à rechercher des mécanismes de financement spécifiques pour l’exportation de l’huile d’olive tunisienne et à déployer plus d’effort pour accéder à de nouveaux marchés tel que celui des Etats Unis d’Amérique qui a vu sa part dans le total des exportations atteindre 5 % dont 61 % d’extra vierge.

En outre, un programme de travail relatif à l’agriculture biologique a été adopté en 1999. Ce programme qui a prévu, notamment, la création d’une marque commerciale pour l’huile biologique, n’a pas encore été réalisé.

La mission de faire admettre la Tunisie parmi les pays autorisés à écouler leur production sur le marché européen a été confiée au Ministère de l’Agriculture. Toutefois et bien que le dossier de candidature ait été introduit depuis juillet 2003, la Tunisie n’a pas été inscrite à fin 2005 sur la liste des pays autorisés à exporter les produits biologiques sur le marché européen, ce qui réduit les opportunités d’exportation de l’huile biologique tunisienne.

D’autre part, aucune indication d’origine contrôlée de l’huile d’olive tunisienne n’existe encore, malgré la parution de la loi n° 57-1999 du 28 juin 1999 relative aux appellations d’origine contrôlée et aux indications de provenance des produits agricoles.

D’une façon générale, et pour promouvoir le secteur de l’oléiculture, une réflexion devrait être engagée quant à la création d’un groupement professionnel chargé de l’organisation de la profession, à travers la connexion des actions des différentes phases de production de l’huile, la création de banques de données sur le secteur et également, la participation à la promotion des exportations, en assistant les exportateurs dans les actions publicitaires, afin de mieux faire connaître l’huile d’olive tunisienne.

 
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